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Espace et solidarité

Que faire de la plainte ?

01 février 2025

Le samedi 9 novembre dernier, des aumôniers, auxiliaires d’aumônerie et membres des commissions d’accompagnement, venus des quatre coins du Grand-Est Bourgogne Franche-Comté, se sont retrouvés à Besançon pour une rencontre régionale des aumôneries des établissements sanitaires et médico-sociaux.

La journée a débuté par une intervention de Johanne Oberlin, psychologue clinicienne, sur « Accueillir la plainte » et s’est conclue, après des ateliers en groupes, avec le professeur de théologie Frédéric Rognon sur « La plainte au risque de l’espérance » (vous pouvez retrouver leurs présentations et un article d’Annie Zo’omevele, aumônier d’hôpital, en pages 6 et 7 du numéro de septembre 2024 de votre journal).

Après la première intervention, ces deux intervenants, accompagnés de Chantal Tognacci, cadre de santé au service de néphrologie de l’Hôpital Nord Franche-Comté, se sont retrouvés en table-ronde autour de « Jusqu’où porter la plainte ? ». Plainte somatique, psychique ou psychosomatique, plainte du patient, de la famille ou des soignants… Chantal nous explique que quelle que soit la plainte, il est essentiel de prendre le temps, parfois de s’assoir, d’écouter, de mettre l’autre en confiance pour lui permettre d’exprimer sa douleur, sa souffrance, sa peur, sa culpabilité, mais aussi sa lassitude, sa surcharge d’émotions, de travail… Pouvoir verbaliser ce qui pèse et se savoir entendu, est essentiel et c’est souvent déjà un premier pas important vers un certain apaisement.

Mais écouter la plainte n’est pas toujours aisé, bien au contraire, pour cela, il faut être entièrement disponible à cette écoute, d’où l’importance de savoir trouver le bon moment, de pouvoir travailler en équipe et en partenariat, pour parfois pouvoir passer le relais à un autre soignant, à un psychologue, à un aumônier ou parfois même à la famille. Nous ne sommes pas là pour édulcorer la plainte, pour consoler à tout prix, mais pour écouter, être présent à l’autre, en espérant que cela allège un peu le poids du fardeau pour la personne. Car comme nous l’a cité Chantal : « En toute humilité et douceur, avec patience, supportez-vous les uns les autres avec amour. » Ephésiens 4. 2.

Et pour conclure, je citerai quelques-uns des participants : « Si tous les cadres de santé étaient aussi bienveillants et à l’écoute, cela ferait beaucoup de bien à tous ! »

Isabelle Geiger

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